Porsche Green Club Suisse

Porsche Green Club Suisse

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Kurt D. Weber, vice-président

Entretien avec les membres du Comité Kurt D. Weber et Ivan Couturier sur la passion du golf, la fascination pour les Porsche et le lien entre les deux.

Qu’est-ce que le Porsche Green Club Suisse, et qu’a-t-il de si particulier ?

Kurt D. Weber : Le Porsche Green Club Suisse a pour but de rassembler des gens intéressants autour d’un intérêt commun, en l’occurrence de beaux tournois de golf.

Ivan Couturier : Pour moi, le Porsche Green Club Suisse associe deux passions qui vont très bien ensemble car toutes deux sont très chic et select. On rencontre des amis, on savoure une bonne partie de golf. Puis on fume un cigare, on boit un peu de champagne, c’est une journée de détente réussie.

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Ivan Couturier, captain

Quelles sont les conditions pour être membres ? Hormis rouler en Porsche, bien sûr…

Kurt D. Weber : Il faut avoir un certain niveau de golf, c’est indispensable. Mais il nous arrive de faire des exceptions quand nous voyons que quelqu’un progresse rapidement.

Ivan Couturier : Ce sont des golfeurs dont le handicap est un peu au-delà de l’autorisation de parcours, et qui sont déjà membres d’un club de golf en Suisse affilié à L’Association suisse de golf. Comme ça, on sait que les joueurs jouent déjà depuis un certain temps et qu’ils ne sont pas débutants.

Kurt D. Weber : Tout candidat est ensuite étudié pour ainsi dire à la loupe : quelles sont ses motivations, pourquoi veut-il rejoindre le club, de quel club fait-il partie, quel est son handicap. Beaucoup de nos membres sont des amis ou des connaissances venus au club par le biais de réseaux personnels.

Qu’offrez-vous aux participants ?

Ivan Couturier : Pour 2015, cinq tournois sont prévus en Suisse : deux en Suisse alémanique, chez Kurt, deux de l’autre côté de la barrière de rösti, chez moi, et un au Tessin. Cinq tournois dans toute la Suisse, c’est ça l’idée.

Kurt D. Weber : C’est presque correct : nous organisons deux tournois en Suisse alémanique et un juste sur la barrière de rösti.

Ivan Couturier : Exact, entre Berne et Fribourg.

Kurt D. Weber : Il y a beaucoup de tournois en Suisse qui sont souvent très insipides. Nous essayons de faire quelque chose de spécial, de très haut niveau. En payant les frais d’entrée, le membre paye déjà une partie des green fees. Mais il est clair que l’on reçoit bien plus que ce que l’on verse.

Ivan Couturier : Par rapport au club dans lequel je joue, près de Genève, où le green fee est de 200 CHF, au Porsche Green Club Suisse, on paie une cotisation annuelle de 911 CHF qui n’inclut pas que le green fee, mais aussi la restauration, et grâce à nos partenaires, nous nous régalons pendant toute la journée et nous avons de très bons cigares. Tout est là, déjà organisé pour cinq tournois dans le forfait. Tu ne viens pas parce que tu es invité, mais parce que tu as de tout cœur envie de venir. Et 911 francs pour tout ça, c’est vraiment donné.

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Ivan Couturier avec sa « mamie »

Vous venez de dire que ce club a quelque chose de spécial : est-ce une lacune sur le marché, parmi les joueurs de golf qui roulent aussi en Porsche ? Qu’est-ce qui est si différent ?

Kurt D. Weber : Je ne parlerais pas de niche de marché. C’est difficile à définir. Comme nous l’avons dit, le point de départ, c’est le plaisir de rouler en Porsche et de jouer au golf. Si on peut allier les deux, c’est super. Et quand tu viens au club pour un tournoi, et que 20 Porsche sont alignées à l’entrée, le plaisir est doublé !

Ivan Couturier : Ce qui est bien aussi, c’est que nous cherchons toujours des golfs auxquels nous n’aurions normalement pas accès. Souvent, en individuel, on n’obtiendrait pas d’entrée un vendredi ou un samedi. Ce qui est bien, c’est que nous offrons aux membres la possibilité de découvrir de beaux parcours dans toute la Suisse. Et que les portes s’ouvrent devant eux.

Encore deux questions sur la création de ce club avant de passer aux aspects plus personnels : comment le Porsche Green Club a-t-il vu le jour ? Qui en a eu l’idée ?

Kurt D. Weber : L’idée est venue de Porsche Suisse, qui a organisé plusieurs tournois de concessionnaires. Cela a suscité le désir de créer un club où l’on puisse se retrouver régulièrement. Ensuite, on a cherché deux externes. D’abord un Romand, Ivan. Ils cherchaient un pro, et je dois dire que c’est une excellente idée de l’avoir nommé captain. La barrière de rösti est devenue bien plus facile à franchir ! Et ensuite moi. Je suis un bon client Porsche depuis de nombreuses années, et aussi un golfeur passionné. Ils cherchaient quelqu’un d’un peu plus âgé, et de sérieux…

Ivan Couturier : Disons plutôt quelqu’un d’« expérimenté ». À l’origine, nous nous sommes rencontrés l’an passé en septembre à Ascona, où nous avons joué en finale du Porsche Golf Cup Suisse. Le samedi, au petit-déjeuner, nous avons évoqué l’idée de fonder un Porsche Green Club Suisse. Il en existe un en Italie depuis 15 ans, mais pas en Suisse. Mais je tiens à dire que sans Porsche, nous ne serions jamais allés au bout de ce projet en février.

Tout cela représente une implication certaine, nous l’avons bien vu en essayant de caler la date de cet entretien… Monsieur Weber, j’ai cru comprendre que vous étiez très occupé par ailleurs…

Kurt D. Weber : ... non, non, non, j’ai du temps pour cela, même si je voyage beaucoup…

... comment fait-on pour intégrer ce calendrier dans sa vie professionnelle et privée ?

Kurt D. Weber : Pour moi, la participation aux réunions relève des loisirs.

Ivan Couturier : Toute la coordination et l’organisation, soit 90 % du travail, sont assurées par Porsche Suisse. Une fois par mois, il y a une réunion du bureau, et puis il y a les tournois. Les tournois, ce sont des loisirs, des vacances. Mais c’est vrai, je travaille et j’organise un peu en parallèle pour le Porsche Green Club.

Kurt D. Weber : Et c’est un plaisir que de participer au Comité. Nous voulons vraiment que ce club soit au top.

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Le captain Ivan Couturier avec son driver

Comment votre lien avec Porsche a-t-il commencé ? Quelle a été la première voiture, comment en êtes-vous arrivés là ? Y a-t-il eu un tournant Porsche dans votre vie, comme on dit ?

Kurt D. Weber : Le tournant a été du côté d’Ivan. Moi, je suis un vrai mordu. J’ai par exemple sponsorisé l’équipe Sauber F1 Team pendant quatre ans, et j’ai dans mon bureau une authentique C21. J’ai toujours conduit de belles voitures, mais je n’ai jamais eu de Porsche. Mon but était d’en avoir une à 30 ans, mais à cet âge, ce sont mes trois enfants qui sont venus. Et à cette époque, Porsche ne construisait pas encore de familiales, ce qui a remis mes plans à plus tard. C’est vers la fin de la quarantaine que mon rêve s’est réalisé, avec une 911 Turbo. Comme elle n’existait pas en décapotable, j’ai tout de suite acheté une 911 Cabriolet en plus. Depuis, les modèles les plus récents se suivent dans mon garage, toujours deux ou trois en même temps et toujours une Turbo S, peu importe le modèle. Aujourd’hui, je suis résolument un fan de la marque. Et comme je conduis ou ai conduit d’autres marques premium, je peux affirmer en bonne conscience que Porsche est définitivement ce qu’il y a de mieux !

Ivan Couturier : Pour moi, ça s’est passé un peu différemment. Je suis Valaisan et mon père avait un garage. Je suis tombé dedans tout petit. Quand j’étais jeune, je nettoyais les voitures pour me faire un peu d’argent de poche. À l’époque, mon père avait une 911 SC sans direction assistée, sans ABS. Quand j’ai eu mon bac et mon permis de conduire, il m’a dit : le week-end, tu peux prendre la voiture et faire ce que tu veux. Évidemment, le moindre feu rouge me donnait des sueurs froides, une ou deux fois j’ai noyé le moteur parce que l’embrayage n’était vraiment pas facile. On peut dire que j’ai repassé mon permis avec cette Porsche. Je n’avais pas encore 20 ans, et bien sûr, je n’avais pas d’argent, et pas de papa pour me payer une belle voiture à moi !

Kurt D. Weber : Attends, moi non plus. Tu as eu une Porsche bien avant moi !

Ivan Couturier : J’ai dû attendre d’avoir 29 ou 30 ans pour m’acheter une 964, une Carrera S Cabriolet. 23 ans plus tard, je l’ai encore, et je la garderai toujours. Il y en a eu d’autres après, mais la 964, je ne m’en sépare pas.

Il y a aussi une histoire de mariage… ?

Ivan Couturier : Oui, pour notre mariage… c’est une très belle voiture, nous l’avons utilisée pour notre mariage. Mais le plus important, c’est que c’est ma voiture, et j’en suis très jaloux. Je ne la conduis que le week-end et le vendredi pour le Porsche Green Club Suisse, c’est une vraie « mamie », elle n’a encore jamais vu un flocon de neige.

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Kurt D. Weber sur le green

Revenons au golf : comment en vient-on à pratiquer ce sport, quand avez-vous foulé un green pour la première fois ?

Ivan Couturier : Je faisais du ski, je jouais au football et au tennis, et tout l’été, j’étais caddy, parce qu’au Golf Club de Crans-sur-Sierre, l’inscription coûtait 400 CHF, et je gagnais 20 francs par parcours. Donc j’étais très branché sport. « Le golf n’est pas un sport », dit-on, mais c’est faux : j’ai vu des joueurs qui avaient beaucoup de mal à toucher la balle. J’ai essayé, il y avait de très bons juniors là-bas dans l’équipe, ensuite je suis passé de l’association régionale à l’association nationale, j’ai joué onze ans et j’ai été trois fois champion de Suisse. Quand on est jeune, à Genève ou à Zurich, ça coûte très cher. Dans le Valais, non, tout le monde fait du ski et en été tout le monde joue au golf dès 14 ans.

Kurt D. Weber : Blague à part, à 20 ans, je ne savais pas ce qu’était le golf. J’ai grandi à la campagne et le tennis était réservé aux meilleurs. Il a donc fallu que je m’y attèle. Cela m’a demandé beaucoup de travail et de patience. Aujourd’hui, j’apprécie énormément le golf et je peux aussi me le permettre financièrement. J’ai saisi ma chance au moment où le Golf Club de Lipperswil a été construit. Mes enfants avaient alors l’âge de m’accompagner, cela était aussi l’occasion de passer du temps en famille. Je suis désormais un passionné, je joue pour jouer et non plus pour mon handicap, qui est aujourd’hui de 13,6. On y rencontre des gens intéressants, on joue dans le monde entier dans des endroits merveilleux et en plus, on soigne sa santé. C’est le bonheur de se rendre en ­Porsche à un club magnifique, de jouer avec des gens sympathiques et de retrouver ensuite sa famille tant aimée.

Et qu’en est-il de notre captain ?

Ivan Couturier : Le captain a un bon handicap...

Kurt D. Weber : Quand on a un handicap inférieur à 5, on est obligé de bien jouer, on ne peut pas se permettre d’écart comme moi. Avec mon handicap, on peut se laisser aller de temps en temps, ça n’a pas d’importance, mais pour lui…

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Le golf, un sport : Ivan Couturier en pleine action

Comment les golfeurs passent-ils l’hiver ?

Kurt D. Weber : Ils font du ski ! Non, je pense vraiment qu’il est très profitable de ne pas toucher à ses clubs pendant ces quelques mois. Le 15 mars, je serai de nouveau sur les greens, à Majorque. Et quelle surprise : j’aurai le même swing qu’avant la pause. L’entraînement régulier, c’est pour des joueurs comme Ivan, qui ont un bon niveau. Moi, je joue juste pour le plaisir.

Ivan Couturier : Je crois que plus tu t’entraînes, et plus tu as de chances. Quand on commence avec une simple autorisation de parcours, on a beaucoup de points, mais on peut tout à fait jouer avec les autres. Kurt peut jouer contre moi, et gagner sans problème si je ne joue pas mon niveau. Et c’est quelque chose qui ne peut pas se produire au tennis. Ça n’existe pas non plus au ski, on devrait gagner avec 30 secondes d’avance, ridicule, non ? Ce qu’il y a de bien dans le golf, c’est le handicap. J’ai commencé par hasard, c’était en 1976. À cette époque, il n’y avait pas beaucoup de golfeurs en Suisse. Le golf n’est pas seulement un jeu, c’est aussi un sport ! Nous marchons 10 à 12 km sur le terrain et pour garder sa concentration, il faut travailler son endurance, par exemple en s’entraînant pour le marathon. Alors, tu peux garder ton niveau pendant 18 trous, voire plus. Quand tu es junior, tu fais deux parcours par jour, ce qui fait 25 km. La coordination est très importante, pour moi, c’est aussi un art de vivre. Comme le yoga, pour trouver ton équilibre, tu joues contre les autres, mais surtout contre toi-même. Et si tu es bon, tu as la chance de pouvoir jouer partout dans le monde ! C’est l’équipe qui paie, et soit dit en passant, j’ai joué partout, de Reykjavik, en Islande, à l’Afrique du Sud. C’est un enseignement fantastique. Si je devais choisir un sport, le foot, le tennis ou autre chose, je choisirais sans hésiter le golf. Pourtant, j’en ai essayé beaucoup !

Il y a là un parallèle avec les voitures.

Ivan Couturier : Oui, c’est vrai. Quand on commence à rouler en Porsche, qu’on découvre ce son, cette odeur d’huile, pour moi ce sont des « good vibes ». Quand j’allume le moteur, je n’ai pas besoin de radio.

Kurt D. Weber : Porsche, c’est toute une philosophie. Il y a une fascination pour la 911, pour la tradition, qui s’empare des petits comme des grands. Porsche, c’est la classe !

Pour plus d’informations :

http://www.porschegreenclub.ch

Interview Anna Winter
Photos Dirk Michael Deckbar